Antigua, l'île de l'Amiral Nelson, des beaux yachts et des 365 plages

16/03/2013 23:38

 

C'est à l'aube que nous quittons Saint François en Guadeloupe avec JAD et Varatraza. Nous avons 60 miles à parcourir : à raison d'une moyenne de 5 nœuds, la journée devrait juste suffire. Il faut arriver impérativement avant la nuit, notre guide nautique est formel. Nos amis suisses d'Oniva nous rejoignent en route ainsi qu'une dizaine de dauphins qui jouent avec l'étrave et se frottent à la coque d'Océanix. Nous avons beau tous sortir nos plus belles et plus efficaces voiles, il nous faudra nous appuyer au moteur pour atteindre avant 18h30 la baie de Falmouth Harbour.

Ce qui nous frappe en premier lieu, c'est le nombre de yachts, tous plus immenses les uns que les autres. Il y a les magnifiques voiliers, fins et racés qui brillent de tous leurs bois et se préparent à la prestigieuse régate de la semaine d'Antigua, ceux qui brillent par leur technologie comme ''the maltese falcon''dont les barres de flèches sont arrondies, et les yachts à moteurs surdimensionnés dont les étages ne se comptent même plus, abritant pour les vacances les familles les plus fortunées de la planète, à l'image du ''A'', dans le top ten des plus grands yachts du monde, dessiné par Philippe Starck. A Ajaccio, les enfants disaient avec fierté qu'Océanix avait le plus haut mât du port de l’Amirauté. Ici, nous sommes résolument hors compétition....et de très loin …

Le contraste est saisissant lorsque l'on met un pied en dehors du port : nous y retrouvons l'ambiance des Antilles anglaises. Les gens vivent très simplement, la pauvreté est latente. Dans le journal local, il était même question d'un sondage lancé par le gouvernement en place pour savoir le nombre de jours où les enfants ne mangeaient pas à leur faim. Incroyable de parler de famine ici ! Dans cette île très créole, l'empreinte britannique est remarquablement forte. A la fin du 17ème, les anglais ont fait d'Antigua leur principale base navale dans les Petites Antilles. Dans le très bien conservé ''Nelson's dockyard'', on retrouve les vestiges de cette époque où commandait l'Amiral Nelson qui périt quelques années plus tard en héros à Trafalgar.

Pour découvrir un peu plus l'île de l'intérieur et le quotidien des antiguais, nous prenons le bus pour Saint John's, la capitale. La ville est petite, on y mange dans la rue, la musique est partout, les bazars chinois ont encore une fois envahi les lieux et les poissons à vendre sont couverts de mouches. Encore quelques pas vers les quais et l'on se retrouve encore dans un autre monde : un bateau de croisière vient de déverser son flot de vacanciers qui se ruent dans les boutiques duty free . Dans la rue, il n'y a plus que Cartier, Rolex, Ray Ban, …. on en perd notre latin.... Cette île a vraiment de multiples visages.

Antigua porte le surnom de l'île aux 365 plages et est célèbre pour la transparence de ses eaux... il nous faudra aller vérifier ! Nous migrons donc vers Green Island où nous serons bien protégés de la houle par la barrière de corail en faisant un petit arrêt à Half Moon Bay, réputée pour être une des plus belle plage de l'île. Nous ne sommes pas déçus, les plages sont à la hauteur de leur réputation. Au mouillage, des bateaux canadiens, anglais, américains, hollandais nous invitent à un apéro sur la plage, la langue n'est plus une frontière ce soir-là et nous nous amusons à discuter avec un couple de hollandais anglophones et une américaine, à échanger nos projets et nos blogs. La convivialité , vraiment une des qualités premières de tous ces navigateurs. Entre français aussi, les soirées sont très animées. Antigua n'est pas très vivante le soir, donc l'animation sera faite sur les bateaux à grand coup de jeux de société et de fous-rires. Les enfants se mettent à la guitare et aux bracelets brésiliens. La météo ne nous permettait pas d'aller sur Barbuda balayée par de fortes vagues. Nous retournons donc à Falmouth Harbour et y retrouvons avec plaisir Ti plouf . Bientôt nos chemins vont encore se séparer puisque nous partons demain pour Saint Barth avec Varatraza. Encore une soirée d' ''au-revoir'', entassés dans une petite pizzeria, mais on se croisera peut-être dans quelques temps !