Game Over !!! Retour précipité sur Saint Martin

08/05/2013 22:52

 

Départ à 17h30 comme prévu, juste après avoir rempli les réservoirs d'eau au port. Tout se goupille bien, la météo est parfaite, notre première nuit devrait être sympa. Nous envoyons un dernier SMS à nos parents dont nous n'aurons pas de nouvelles pendant pas mal de temps. Nous mangeons tôt : nous voulons nous habituer à vivre avec le soleil pour économiser nos batteries. Les enfants sont super contents. C'est l’excitation du départ, on parle de nos souvenirs de voyage, de l'organisation des quarts, des bateaux croisés le long de cette côte que nous connaissons bien.

Jérôme souhaite prendre le premier quart , jusqu'à minuit, tant que nous sommes à proximité d'Anguilla. Tout le monde se couche de très bonne heure et pour une fois, je m'endors ,ce qui ne m'arrive jamais les premières nuits de grandes traversées. Ça ne va pas durer longtemps! Une lampe frontale dans les yeux, je pense que c'est mon tour de quart, mais non :

''On a un problème, le pilote !''

Je n'y crois pas , soupçonne une mauvaise blague , mais le ton n'est pas franchement à la rigolade, je me pince, non, je ne rêve pas.

En le rallumant, ce fichu pilote présente les mêmes symptômes que pendant la transat' aller. L'électrovanne ne se met pas en route... pour rappel, le vérin hydraulique qui avait été changé avant le départ a commencé à nous créer des problèmes aux Baléares. Ensuite il nous a lâchement abandonné pendant la transat'. Il a été réparé en Martinique, nous a re-lâché aux grenadines . Il a été de nouveau pris en charge au Marin et on a fini par nous en envoyer un neuf à Saint Martin. Nous l'avons testé aux îles vierges. Il nous a fait croire que tout allait bien pour finalement recommencer son petit manège maintenant en début de transat'.

Personnellement, je ne peux plus le voir en peinture. Tant pis s'il déraille, moi, je suis prête, je continue. On a réussi à faire sans lui jusqu'à présent, on y arrivera bien encore.

Jérôme, c'est la voix de la sagesse. Pour lui, pas question de tenter l'aventure avec trois enfants sans équipier et sans pilote. La météo est bonne pour la première semaine. Qui sait ce qu'on aura à gérer après ? Nous avons fait 13 miles et nous entrons en pourparlers. Je m'incline et nous amorçons le demi-tour à 25 miles de Marigot. Pfffffff !

A 4h du matin après s'être pris deux bouées dans cette nuit sans lune, nous jetons l'ancre à Grand-Case pour dormir un peu. En fin de matinée nous sommes de retour à Marigot, la mort dans l'âme. Mieux vaut que ça arrive maintenant que dans une semaine. Ce ne devait pas être le moment pour nous de prendre la mer.

Jérôme est doué pour rebondir. Il a déjà élaboré un plan A, un plan B et un plan C. Il va nous falloir encore quelques pourparlers pour choisir le bon ! Aujourd'hui c'est le 8 mai, demain l’ascension, patience …..