Las Baléares

04/09/2012 12:16

 

Dans notre dernier courrier, nous vous annoncions un coup de  vent, c’est fait, on se l’ai pris : 25 nœuds  toute la nuit de face . Au petit matin, surprise Jérôme sort sur le pont et  voit le bateau qui semble partir et dérive sur les autres. Aussitôt le moteur est démarré, je sors et certifie que la bouée est encore attachée : c’est le mouillage qui a décroché .Nous appendrons plus tard que la chaine était vissé au fonds. Pas mal le réveil…de Fornells.

Nous avions des Baléares l’image de côtes bétonnées par une urbanisation intensive. Nous avons découvert au fil de nos cabotages sur l’archipel une diversité de paysages (des plaines, des plateaux côtiers, des collines arrondies couvertes de pins, des cordillères montagneuses), un rivage très découpé qui dissimule des petites calas très sympas, bref un petit paradis pour la navigation.

Les mois qui ont précédé notre départ ont vu défilé sur Océanix beaucoup d’invités, pour la plus grande joie de tout l’équipage. A partir du 21 août, il a fallu composer à cinq, reprendre nos marques en famille, prendre du temps juste pour savourer le plaisir d’être ensemble. Une semaine après notre départ, nous avons croisé un beau bateau en bois, et lorsque nous avons aperçu le grand 8 sur ses voiles et reconnu  Moon Bean IV , nous avons eu l’impression de revoir un vieil ami ! Quelques rencontres ont jalonné notre parcours ici, des bateaux avec le même programme que le nôtre : un équipage de quatre jeunes, un petit  couple  perdu dans leur grand cata qui était aussi à Fornells pendant le coup de vent et Jacques, ancien publicitaire navigant en solitaire sur son Jolly Jumper, terminant son deuxième tour de l’Atlantique en deux ans et avec qui nous avons partagé cafés, guides touristiques et  bons  tuyaux.

Le pilote automatique nous avait lâché lamentablement avant d’arriver sur Minorque. Une escale au port de Palma s’est avérée nécessaire. Nous avions préparé notre arrivée aux petits oignons : amarres sorties, bateau rangé, enfants briffés, pare-battages en place, même des phrases toutes faites en espagnol étaient écrites sur un cahier. A la VHF, j’ai pris mon plus bel accent, mais je n’ai rien compris à la réponse. Pas de place donc à l’arrivée au port, on se débrouille, on laisse le bateau à la station-service, et on cherche les papiers officiels car la capitainerie est sur le point de fermer. Dossiers vidés, placards en l’air, tiroirs en vrac  , l’acte de francisation ( carte grise du bateau) reste introuvable. Tant pis, on y court avec une photocopie, laissant les enfants dans un bateau digne d’un cambriolage en règle.

Ce soir-là, le moral de l’équipage est au plus bas : le pilote est en panne, le bateau en l’air, l’acte de francisation perdu, et les enfants nous reprochent d’être trop stressés. Ils n’ont pas torts ! En navigation, le moindre bruit est suspect : même un cri de Buz l’éclair qui sort de la cabine de Jean-Camille peut faire monter l’adrénaline.

Alors, c’est promis, on se détend ... Les deux jours passés à Palma seront salutaires : le pilote est réparé en une matinée, le bateau rangé, passé au peigne fin , l’acte de francisation retrouvé, et nous passons de bons moments à discuter avec Jacques. Le moral des troupes remonte avec les baignades dans la piscine de la marina et un bon mac Do ! Nous sommes bluffés par la beauté de cette ville. Quelle surprise, nous qui ne venions que pour réparer.

Demain nous quittons Ibiza pour rejoindre la dernière des îles des Baléares,  Formentera, puis nous prendrons la direction du sud de l’Espagne : bientôt Gibraltar !