Ma veste de quart, par Jérôme

08/09/2012 05:21

 

Une nuit comme je les aime . Océanix trace la route à six nœuds trois, le moteur à mille cinq cents tours ronronne . La lune s'est levée à minuit quinze, la petite houle qui faisait claquer les voiles s'est enfin atténuée et nous naviguons grand-voile haute pour éviter le roulis. J'ai confié le reste de l'équipage à Morphée.

 

Quel bonheur ce soir d'enfiler ma veste de quart. Elle a douze ou treize ans, je ne sais plus. A l'époque j'en avais rêver comme un enfant rêve devant une vitrine au moment des fêtes de noël. Je regardais tous les catalogues, harnais intégré / pas harnais, manchons néoprène,col ultra haut avec polaire, doublure avec flottabilité, double poche étanche avec polaire, bandes réfléchissantes, capuche fluorescente. Ce genre de vêtement qui vous transporte juste en les enfilant. On se voit déjà traverser l'atlantique...

Je me souviens, je l'avais acheter aux milles sabord, à l'époque nous étions fauchés comme l'herbe au moment des foins (bof) j'en avais vraiment besoin, je me prenais régulièrement des seaux d'eau de mer sur la figure pendant les cours de voile.

Pourtant, elle vient de passer dix ans dans un carton, pas eu l'occasion de la sortir les couleurs et l'usage sont pour le moins inadaptés à Ajaccio. Elle a une odeur de renfermé que j'aime, l'odeur du temps écoulé, de la mélancolie...