Petite virée autour de Saint Martin en attendant le gréement

11/04/2013 04:08

 

    Après mûre réflexion, la décision est prise : nous ferons la transat' retour avec un gréement neuf ( cf rubrique ''la vie à bord''). En attendant, Océanix sans son mât, version péniche, a quelques jours devant lui pour découvrir Saint Martin et s'éloigner un peu du chantier et de Marigot. JAD, Oniva, Varatraza et Tiplouf sont partis, nous voici seuls avec la ferme intention de profiter de ce moment en famille pour bien avancer dans la progression du CNED en vue des traversées qu'il nous reste encore à faire.

    C'est Pâques ! Avant de partir, nous ramassons les œufs sur Océanix entre deux averses. Jean-Camille est soulagé : les cloches passent aussi aux Antilles et notre amateur de chocolat est aux anges. Il y en a partout : sous les voiles, dans la manche à air, dans le cockpit. Il ramasse tout ça avec tout son enthousiasme dans son seau et partage avec ses sœurs, pas mécontentes non plus d'avoir quelques friandises.

    Première escale : la petite île privée de Tintamarre avec ses tortues qui nagent autour du bateau et ses lambis qui tapissent les fonds. On ne peut pas dire qu'elle porte si bien son nom : nous avons rarement trouvé un endroit aussi calme , mais le mouillage est rouleur et nous n'y resterons qu'une nuit ! Sans mât , nous pensions que notre monocoque bougerait moins. Les mouvements sont en effet très différents et ça n'empêche pas du tout de rouler, bien au contraire. Les bateaux que nous croisons ne savent pas comment nous demander ce qui s'est passé, ils regardent de tous les côtés pour voir s'il n'y aurait pas sur la coque ou les filières des traces d'un démâtage accidentel. On nous lance des ''Courage'', des ''Tenez bon'', on doit vraiment faire pitié . A peine mouillés, on vient même nous voir à la nage pour savoir si tout va bien. 

    Nous n'allons pas rester seuls longtemps : nous faisons très vite la connaissance de deux catas, Kapuera et Essentiel, avec chacun une paire de jumeaux , partis pour deux ans et dont l'aventure touche à sa fin. Comme avec les autres batocopains, il suffit d'une soirée pour que l'on pense se connaître depuis toujours. Les enfants sympathisent et nous reprenons notre vie de ''petite communauté'', adaptant nos emplois du temps aux uns et aux autres, échangeant tout ( les livres, les bons tuyaux, les recettes, les coups de main....). Les enfants travaillent le matin, s'amusent l'après midi, passant d'un bateau à l'autre, se tirant derrière les annexes, jouant à la plage, s’entraînant à la guitare et organisant des soirées poker entre eux. Bientôt s'ajoute l'équipage de Dingo d'îles avec ses cinq petits enfants et la joyeuse troupe est au complet pour se retrouver à Grand Case, charmant petit village qui fait la fête tous les mardis soirs. Au menu : ribs ( travers de porc) pour tout le monde  ! On mange sur des tables dans la rue avec musique et ambiance de carnaval . On en profite car il va falloir revenir au chantier, et là, c'est un peu moins drôle .