Saint Martin, l'île double

28/03/2013 16:02

 

Il faut moins de 11 milles pour rejoindre Saint Matin en venant de Saint Barth, ce sera fait en une demie-journée. Nous avions prévu de jeter l'ancre à Philipsburg, côté hollandais mais la vision de 5 bateaux de croisière déversant leurs touristes vers la ''Mecque '' du shopping ne nous plaît guère. Nous retournerons certainement à Philipsburg, mais pour mouiller le bateau, nous voulons un endroit un peu plus sympa. Direction donc Simpson bay où Varatraza nous rejoint quelques heures plus tard.

 

Comme saint Martin qui en son temps coupa son manteau en deux, l'île est partagée entre la France et la Hollande. Bien que la frontière soit très théorique, il existe toutefois pas mal de dissemblances. Côté hollandais, on a privilégié le tourisme de masse, les grands hôtels et le béton. Côté français , c'est plus authentique, moins développé. Dans nos guides qui datent de quelques années, Saint Martin est décrite comme l'île de la fête, de la nuit. Le temps a passé, et de la nuit, nous ne voyons que les ravages de l'alcool et de la drogue qui zonent dans les rues.

 

A Simpson Bay, il est possible de rentrer dans l'immense lagon pour rejoindre ensuite Marigot du côté français. Pour cela , le pont s'ouvre trois fois par jour, à heures fixes. Dès le lendemain matin, nous en faisons l'expérience. Les Varatraza, installés en hauteur à côté du pont au Yacht Club pour enregistrer leurs devoirs du CNED par internet, nous réservent une ovation, et toute la terrasse du bar aussi. Ils nous rejoindront un peu plus tard dans le lagon, accompagnés de Ti plouf, arrivé dans la nuit d'Antigua . Passer le pont dans l'euphorie, c'est une chose. Essayer de ne pas s'échouer dans le lagon en est une autre. Le balisage du chenal est difficile à suivre : il slalome entre les ports, les mouillages, les travaux de dragage, le pont en construction... On repère des bateaux qui ont le même tirant d'eau que nous et on jette l'ancre. Pour continuer, il faudra attendre les amis : ils ont tous les deux un faible tirant d'eau. Dans l'après-midi, quand Varatraza et Ti Plouf passent à leur tour le pont, nous les suivons. Ils nous indiquent régulièrement les profondeurs à la VHF, les meilleurs sondeurs que l'on n'ai jamais eu !!!Après le passage du pont côté français avec Jeanne à la barre et Jean- Camille aux jumelles, nous mouillons tous les trois à Marigot . Ti plouf nous quitte rapidement, puis c'est au tour de Varatraza. Les séparations sont difficiles et émouvantes . Nous avons rencontré cette famille lyonnaise au Cap Vert et nous nous sommes retrouvés aux Tobago cays. Nous naviguons ensemble depuis le sud des Antilles. Les larmes des filles inondent le cockpit....les parents ne sont pas non plus insensibles …. mais chacun a son propre parcours à suivre ! Dans quelques jours, nous serons rejoints par Jad et Oniva, ça devrait remonter le moral de nos enfants.

 

Nous louons une voiture pour faire une fois de plus un énorme avitaillement . La pauvre petite voiture est remplie à ras bord deux fois et a bien du mal à monter les côtes. Dans la série ''corvée'', j'ai aussi dégoté la laverie la plus sale des Antilles . Le quartier est des plus mal famé , on m'aborde à coup de ''mi amor'',et j'ai hâte d'y repartir avant la nuit....

 

Au programme des prochain jours, cap au chantier, mais ça c'est une autre histoire ….