D'Ibiza à Gibraltar, de l'Espagne à l'Angleterre

13/09/2012 15:04

 

Nous l’avions lu, on nous l’avait dit, le sud de l’Espagne offre beaucoup moins d’intérêt, surtout lorsque l’on vient de passer deux semaines aux Baléares. Pour faire les 380 miles qui nous séparent du détroit de Gibraltar, pas de criques, de sable fin ni d’eau turquoise. Quelques ports, d’immenses plages bétonnées par des villes verticales sur des kilomètres. En quelques miles nous sommes passés de l’Espagne à New York, nous n’en croyons pas nos jumelles ! La mer aussi, est très peuplée : nous avons découvert la mer d’Alboran et ses nombreuses espèces, l’occasion de ressortir les livres sur les  poissons ( merci le Pillot !) car nous avons encore beaucoup à apprendre. C’est toujours la même émotion à chaque aileron qui effleure l’eau : alerte générale, tout le monde monte sur le pont pour admirer dauphins et globicéphales.

Sur le parcours, les abris sont peu nombreux, mais heureusement nous n’avons pas eu de grosses conditions, c’est le moins que l’on puisse dire…. Nous avons plutôt frisé la pétole (expression pour signifier l’absence de vent) et lorsque nous touchions quelques nœuds de vent, il était de face. Seul avantage : les cours du CNED avancent eux plus vite. Océanix conserve tous ses points, aucun excès de vitesse possible. Ce n’est donc pas pour ce motif qu’une frégate nous aborde. Après vérification, ce n’est pas la guardia civile mais les douanes. Il semble pourtant que nous n’ayons pas le profil recherché : ils n’ouvrent qu’un coffre, regardent le moteur, vérifient les passeports. C’est tombé sur nous, nous étions seuls sur l’eau à des miles à la ronde ce jour-là. Mais où sont les autres ?

Nous avons croisé à Alicante un couple sur leur bateau Don Quichotte avec un petit garçon parti pour le même périple que nous mais sur trois ans (il va falloir que l’on mette le turbo !) . A part eux, aucun français, même à Gibraltar !

 Ici, c’est so british. Ils parlent vraiment anglais, sans rouler les R comme les espagnols. Nous nous nous mettons à la culture locale : beurre de cacahuète, cup cakes, gingerbread men, bacon et autres fish and chips. Mais sur Main Street, à part des parfums et des cigarettes détaxés pas le shipchandler dont nous avions rêvé pour acheter une VHF portable ou une antenne wifi. Nous continuerons donc à aller prendre un coca pour pouvoir être connectés !

D’après la météo, le départ de Gibraltar semble énigmatique : rien n’est fait pour aller à Madère ( pétole puis 35 nœuds à l’arrivée), et tout nous pousse vers les Canaries. Faut-il attendre pour ne pas passer à côté de l’île aux fleurs ou tracer pour avoir le temps de profiter pleinement des sept îles des Canaries ? Des deux côtés, 580 miles… que faire ?