Tomme corse et figatelli aux îles vierges britanniques

30/04/2013 00:18

 

Le vent n'étant pas au rendez-vous, il nous aura fallu une vingtaine d'heures pour arriver sur Tortola, la plus grande île des vierges, et mouiller le bateau à Treillis bay, tout près de l'aéroport. Nous y récupérons les 3M ( Mathieu , Marie et leur petit Maxime de 7 ans ) pour une semaine top chrono : on veut tout leur montrer en 6 jours, le programme est serré, ils sont un peu fatigués par le décalage horaire et leurs 24 h de transport, mais qu'à cela ne tienne, on leur a concocté un petit parcours sympa avec toutes les indications recueillies par les batocopains passés par là ( merci Xavier de Kapuera!).

Bon, il nous reste juste un petit facteur à prendre en compte : la météo. Depuis 8 mois que nous sommes partis, elle fait la pluie et le beau temps. Ce premier matin, ça souffle fort . Le capitaine prend la sage décision de tracer sur Gorda Sound, petit plan d'eau intérieur de Virgin Gorda où nous devrions être un peu plus abrités. La navigation à la voile peut être un peu houleuse pour des néophytes, mais nos spécialistes du bateau à moteur s'en sortent très bien : pas de mal de mer, pas peur de la gîte, ils passent leur première épreuve avec succès ! Nous longeons l'île privée de Richard Branson, patron de Virgin ( tiens, ce ne serait pas le nom des vierges qu'il aurait donné à sa société ?) et ancrons Océanix pour deux jours à Gorda Sound. Très peu de bateaux français dans les parages, nous sommes entourés d'américains en bateau de location. Sur terre, tout est organisé pour ce genre de clientèle : des hôtels, des restaurants, des boutiques de souvenir, du pain de mie et des chips . Dans les quelques rues qui longent la mer, on se croirait à Disneyland. Les îles vierges portent bien leur nom : à peine 12 000 habitants. Mais qui aperçoit-on au mouillage ? Nos amis d'Andanza, sur le point de partir pour Antigua ! Nous les voyons 5 min, le temps de prendre RDV l'an prochain, ça sent la fin du voyage.... Avec les 3M, nous squattons le Saba Rock, petite île qui appartenait à un allemand passionné de plongée qui a exploré plusieurs épaves sous-marines. Il a finalement du construire sur son petit îlot un hôtel pour pouvoir accueillir tous les touristes intéressés par ses trouvailles. Au Saba Rock, Maxime et Jean-Camille passent de longs moments à contempler le très grand aquarium, Jeanne fait le plein de livres et dévore son Kindle (offert par les amis pour son anniversaire), Philippine se prélasse dans les hamacs en savourant sa semaine sans CNED et les parents profitent d'internet pendant l'Happy Hour ! Au sud de l'île, nous nous arrêtons à The Baths, la carte postale des vierges : un immense amoncellement de rochers de granit qui forment un labyrinthe naturel avec des piscine couleur émeraude et sable blanc, un lieu de cache cache géant pour les enfants qui vaut tous les parcs aquatiques. Un savant mélange d'Isolella, des Lavezzi et des Séchelles. Après 15h, les touristes sont partis et les Baths sont à nous toute la fin de la journée.

Un petit saut de puce le lendemain matin et nous arrivons à Peter Island. A Deadman bay, nous retrouvons notre petite famille suisse d'Oniva avec ses trois petits blondinets partis pour 5 ans. Nous amorçons avec eux une petite rando sur les hauteurs de l'île, rapidement perturbée par la pluie. Mais il en faut plus pour dégoûter nos corses. Ils résistent aussi à la pluie et à la crème solaire qui dégouline. Les températures sont heureusement clémentes et nous finirons la balade sous un soleil de plomb et un baignade bien méritée !

Nous suivons les conseils d'Oniva et malgré le vent et la mer agitée, nous tentons un snorkelling à Pellican Island, et nous avons bien fait : c'est un des plus beaux que nous ayons fait depuis longtemps : les perroquets sont magnifiquement colorés, les sergents majors rayés de jaune et noir sont là en colonie , les gorgones et les anémones se balancent au gré des vagues, les coraux corne de cerf sont d'un beau violet, les oursins ont des piquants longs et fins, les étoiles de mer bien épaisses, et il y a une quantité de poissons colorés que l'on ne sait même pas identifier mais qu'on se régale à observer.

A Norman Island, nous faisons une pause d'une nuit à The Bight et dans notre programme, nous voulons emmener les 3M à Jost Van Dyck où on nous a vanté l'animation d'un célèbre bar, le foxy's. Nous y avons donné rendez vous à Oniva pour le fameux barbecue du vendredi soir. Mais la météo en décidera autrement …. Au mouillage de Great Harbour, les bouées sont prises, notre ancre dérape, le vent forcis et nos amis ont leur vol le lendemain matin à Tortola. Le capitaine prend donc la douloureuse décision de ne pas aller au Foxy's et de partir directement sur Tortola. Nous naviguons tout l'après midi face au vent et face à la vague, les pires conditions en voilier. Tout va à peu près bien quand nous ajoutons à tout cela la pluie et la nuit qui tombe, ce qui n'aide pas quand il faut prendre un bouée pour s'amarrer. Mais nous faisons une équipe de choc et nos corses réussissent leur dernière épreuve avec succès et le sourire, toc de forts !!!! Nous les quittons avec tristesse après une belle semaine sous le signe de l'amitié, heureux d'avoir pu partager notre manière de voyager et ce qui fait notre quotidien depuis quelques mois. Océanix est bien vide à présent et reprend sa vitesse de croisière pour une semaine supplémentaire aux îles vierges. Mais la question reste en suspens : les vierges, plus belles ou pas que la Corse ? Difficile de se prononcer, mais avec du figatelli et de la tomme, nous , les vierges, on adore !